Tadej Pogacar sera le grand favori de Liège-Bastogne-Liège : "Remco va me manquer"
Tadej Pogacar arrive en pleine forme après un stage en altitude dans la Sierra Nevada.
- Publié le 19-04-2024 à 18h12
On avait quitté Tadej Pogacar au soir du Tour de Catalogne où il avait, une fois de plus, écrasé la concurrence. Depuis le début de la saison, il s’est imposé cinq fois en neuf jours de course et a fait peur à tous ses rivaux en survolant les Strade Bianche avec un solo de 80 bornes.
Ce vendredi, il a reconnu le parcours de Liège-Bastogne-Liège, dont il est le grand favori, et qu’il rêve de remporter une deuxième fois après son succès de 2021. Serein, détendu et blagueur, comme à son habitude, le Slovène, tout juste revenu d’un stage en Sierra Nevada, avait des choses à dire avant la Doyenne. Alors, on l’a écouté. Monologue en plusieurs thèmes.
Le froid : “J’ai connu pire à Vallter 2000”
”Lors de la reco de ce vendredi, on a pu se rendre compte qu’il fait froid et je sais que l’on annonce du mauvais temps pour dimanche. Mais je suis prêt parce que j’ai eu droit à des conditions climatiques dantesques au Tour de Catalogne, notamment lors de l’étape de Vallter 2000 (NdlR : où il a terminé 1er). En plus, quand je vais en Sierra Nevada, il y a toujours une semaine où le temps est pourri. Cela dit, je suis très heureux d’avoir fait l’impasse sur la Flèche Wallonne. Voir la souffrance des mecs, c’était horrible.”
Les chutes : “Nous sommes les premiers responsables”
”On sait que nous pratiquons un sport très dangereux. Aujourd’hui, nous disposons d’un tas de moyens pour visualiser les routes, mais cela ne suffit pas à appréhender les conditions qu’il y aura le jour de la course. Cette année, on a vu deux terribles crashs. Malheureusement, cela nous pend au nez. Beaucoup de coureurs critiquent les organisateurs, mais nous sommes les premiers responsables. D’ailleurs, quand je suis tombé l’an dernier durant la Doyenne, c’était uniquement de ma faute. On était dans un moment calme et je n’étais pas assez concentré. J’ai appris qu’on ne prendrait pas cette route cette année suite à ma chute… C’est quand même sympa de leur part.”
L’absence d’Evenepoel : “J’aurais voulu qu’il soit au départ”
”On s’entend bien, Remco et moi. On a d’ailleurs eu quelques échanges après sa chute. Dimanche, il va me manquer. J’aurais voulu qu’il soit au départ parce que c’est un grand coureur et que je pensais à ce duel depuis le début de l’année. De manière générale, je veux toujours que tous les meilleurs participent à la même course. Ce serait vraiment génial.”
Mathieu van der Poel : “Pourquoi on ne partirait pas à 100 bornes de l’arrivée ?”
”Tout le monde dit que je suis le favori. En principe, cette course convient, en effet, moins à Mathieu. Mais il est dans la forme de sa vie depuis plusieurs semaines et c’est un homme des grands rendez-vous. Il a fait un solo de 60 kilomètres à Roubaix et moi, je suis parti à 80 bornes de la ligne aux Strade Bianche. Donc, pourquoi on ne partirait pas, cette fois, à 100 bornes de l’arrivée (il sourit) ? Plus sérieusement, je pense qu’un tel effort solitaire est beaucoup plus difficile à réussir sur une course comme la Doyenne. Et puis, je pense que c’est réducteur de la limiter à un duel entre Mathieu et moi. Je suis persuadé que Stephen Williams sera survolté après sa victoire de mercredi. Et je n’exclus pas Mattias Skjelmose des outsiders. Cette fois, il sera bien couvert… ”
Jonas Vingegaard : “Je lui souhaite d’être au top de sa forme au départ du Tour mais…”
”Je n’aime pas que l’on fasse de moi le grand favori du Tour, maintenant que Jonas est blessé. L’an dernier, les rôles étaient inversés après Liège et on n’a pas érigé Jonas en grand favori. Cela dit, je lui souhaite vraiment d’être au top de sa forme au départ du Tour mais je sais à quel point ce sera compliqué. L’an passé, j’ai appris que le corps met plus de temps que la tête à récupérer d’une chute comme celle-là. Parfois, tu as l’impression que tout va bien et, deux jours après, tu ne te sens pas bien. Revenir d’une telle chute n’est pas une mince affaire.”
Les monuments : “Je veux tous les gagner”
”J’ai déjà gagné le Tour des Flandres, Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie. Mais je veux remporter les cinq monuments. Milan-Sanremo, j’en suis de plus en plus proche (NdlR : il s’est classé 3e cette année). Quant à Paris-Roubaix, je vais bientôt y prendre part (NdlR : sans doute l’année prochaine). Je veux voir comment je me tire d’affaire dans l’Enfer du Nord.”